Le Directeur général de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANDS) a rendu visite le jeudi 28 novembre 2024 au Directeur général de l’ARCOP. La séance de travail était présidée par le Dr Moustapha DJITTE, DG de l’ARCOP, qui s’est réjoui cette visite très importante pour l’organe de régulation, compte tenu de son ambition de mettre en œuvre un référentiel des prix et une centrale d’achat. Il y ‘a lieu de rappeler que ces initiatives avaient déjà fait l’objet de discussions entre experts de l’ARCOP, de la DCMP, de l’ANSD, de la DMTA et de certains départements ministériels. Toujours à l’étape de projet, leur opérationnalisation est devenu un impératif dans un contexte où la gestion des deniers publics, la transparence et la rationalisation des acquisitions de toute l’administration et des agences d’exécution sont érigés en principe sacro-saint dans la gouvernance des nouvelles autorités.

Le Dr DJITTE a abordé plusieurs points lors de cette visite. Il a expliqué la pertinence de mettre en place une centrale d’achat, expliquant que « l’idée principale est d’éviter des commandes disparates », améliorant ainsi les acquisitions publiques.

Une meilleure intégration du secteur privé national dans la commande publique est érigée au rang de priorité dans la nouvelle gouvernance de l’ARCOP.  Moustapha DJITTE reconnait l’existence d’un cadre juridique incitatif. Mais cela n’est pas suffisant. Il a révélé que ses services sont en train d’élaborer un répertoire des acteurs du secteur privé national (SPN), « en identifiant les domaines d’activité et les contraintes spécifiques afin d’y apporter les meilleures solutions. L’objectif est « d’augmenter leur participation à la commande publique, tout en surmontant les barrières qui empêchent le SPN de capter des parts importantes de marchés » Il s’agira aussi, dira le Dr DJITTE, « d’aller vers un souverainisme économique en utilisant la commande publique comme levier et soutien à la production nationale ». Cela inclut l’établissement d’un seuil d’intégration minimal pour les produits locaux dans les projets financés par les fonds publics.

Pour relever ces défis, l’utilisation des statistiques est incontournable. A cet effet, Moustapha DJITTE a rappelé l’importance des données statistiques puisqu’elles permettent de « guider les décisions concernant les produits disponibles, leur proportion, et leur intégration dans les projets publics ». Le DG de l’ARCOP donne un exemple précis : « lors de la construction d’un bâtiment administratif, il serait inapproprié de recourir à des produits importés si des alternatives nationales sont disponibles. Cela nécessite une réglementation claire et des données fiables pour définir les seuils de produits locaux à intégrer ».

Créée en 2005, l’ANSD produit des statistiques clés comme le PIB national et les indices économiques. Elle agit « en synergie avec d’autres structures pour fournir des données précises nécessaires à la commande publique. Elle produit des relevés, mais aussi des indices sectoriels comme ceux des coûts de construction et de la production industrielle sont développés, notamment un indice pour le secteur BTP en cours de finalisation », précise son Directeur général, le Dr Abdou Diouf. Sa conviction est qu’il doit y avoir une « collaboration étroite entre l’ANSD et des institutions comme l’ARCOP, visant à rationaliser les ressources publiques et éviter les duplications ». Il ajoute qu’un répertoire national des entreprises et associations existe, incluant les données issues des déclarations fiscales et statistiques. C’est ainsi qu’en 2023, selon l’ANSD, « 77,9 % des entreprises recensées étaient détenues par des Sénégalais, avec une forte présence dans les services (54,4 %) et l’industrie (56 %). Ces informations enrichissent les comptes nationaux et servent aux analyses économiques approfondies ».

Il a aussi communiqué des statistiques sur les indices des coûts de construction, de production industrielle, et de commerce extérieur. Le DG de l’ANSD a aussi révélé que de nouveaux indices, comme celui des BTP, couvrant les bâtiments résidentiels, les immeubles, et les infrastructures (routes, ponts, etc.), sont en phase de finalisation et leur publication prévue en 2025.

Une méthodologie logique pour l’élaboration de la mercuriale (tableau des prix de référence pour les biens et services) devra être discutée avec l’implication des différents acteurs concernés, notamment la DCMP (Direction des marchés publics) et les services du commerce.

A la fin de la réunion, les deux parties ont reconnu l’importance de disposer d’informations pertinentes pour améliorer les pratiques dans le cadre de la commande publique a été soulignée. Un projet de convention est à l’étude.

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