C’est une page qui se tourne dans la vie de l’Autorité de Régulation de la Commande Publique. Une autre s’ouvre avec comme acteur principal, le Dr Moustapha DJITTE, nommé Directeur Général de l’Institution.

Le Dr DJITTE n’est pas en terrain inconnu. Ancien cadre de l’ARMP devenue ARCOP, magistrat de formation, expert en commande publique, incluant donc les marchés publics et les partenariats public-privé, le pédigrée professionnel du nouveau patron de l’organe de régulation est le parachèvement de nombreux défis professionnels, d’un parcours ponctué de challenges mais brillamment relevé par ce passionné des marchés publics et des partenariats public-privé, au point de devenir une voix autorisée, au niveau national et international, dans ce domaine. Son portrait que vous lirez dans cette revue vous édifiera davantage sur son parcours, tout comme son interview qui met en lumière une feuille de route ambitieuse pour moderniser et renforcer la gestion de la commande publique au Sénégal.

Il s’agira pour le Dr Moustapha DJITTE de faire de la commande publique un instrument stratégique pour un Sénégal souverain et prospère. A la lecture de son interview, on note une stratégie qui repose sur une gestion optimisée et inclusive de la commande publique, avec un accent particulier sur l’efficacité, la durabilité et l’implication du secteur privé national. Cela s’inscrit parfaitement dans la vision d’un Sénégal souverain et prospère, portée par les nouvelles autorités. En effet, l’Agenda National de Transformation Sénégal 2050, schéma directeur sur lequel le régime en place compte s’appuyer pour atteindre une souveraineté alimentaire, environnementale, énergétique et en matière de défense et de sécurité, ambitionne de « faire du Sénégal en 25 ans un pays souverain, juste et prospère ».  

Stratégie ambitieuse, mais à hauteur d’hommes et de femmes dont les compétences ont permis d’enregistrer des avancées remarquables dans la modernisation de la commande publique. Le nouveau DG de l’ARCOP entend s’appuyer sur ce vivier fécond pour mieux arrimer la commande publique aux exigences d’un Sénégal nouveau, porté par un secteur privé dynamique et créateur de richesse, conformément aux orientations des nouvelles autorités. En d’autres termes, il résume cette ambition par la nécessaire ‘’endogénéisation’’ de notre économie qui nous mettrait à l’abri de chocs extérieurs telles les crises environnementales, sanitaires et sécuritaires.

Plus qu’une volonté de mettre fin à l’extrême pauvreté et à stimuler la prospérité sur une planète vivable pour tous, l’engagement a encore été réaffirmé par le Président de la République, Son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar FAYE lors de la réunion du Conseil des ministres du 20 novembre 2024.  Le Chef de l’Etat a évoqué « la nécessité d’une transformation systémique cohérente et pragmatique du Sénégal, un défi collectif  qui passe par la prise en charge notable des urgences économiques et sociales, la lutte contre la cherté du coût de la vie et l’augmentation du pouvoir d’achat des ménages, l’accès aux services sociaux de base, le développement de l’employabilité et de l’emploi des jeunes, l’amorçage du « new deal technologique », la promotion des territoires pour en faire des bassins d’innovations, de relance et de dynamisation de l’économie nationale, notamment dans les secteurs moteurs de l’agriculture, de l’élevage, du tourisme, des mines et des hydrocarbures ».

A cet égard, la commande publique comme instrument de mise en œuvre des politiques publiques, représente un budget estimé à près de 4 000 milliards de FCFA. Le Directeur général de l’ARCOP aspire à la recentrer pour répondre aux aspirations légitimes des populations. De surcroît, le cadre juridique actuel protège les intérêts du Sénégal et permet d’encadrer les financements extérieurs pour qu’ils ne compromettent pas la souveraineté économique.

Il reste à rendre opérationnel ces mécanismes existants, notamment dans les PPP, à travers la modernisation numérique afin de les rendre plus efficaces et la création de centrale d’achat pour rationaliser les acquisitions et réduire les délais.

Sous le magistère du Dr DJITTE, l’ARCOP envisage de promouvoir des projets structurants à travers des PPP, notamment pour développer des pôles régionaux viables (hôpitaux, marchés, routes, etc.). En somme, par une territorialisation de la commande publique, les collectivités locales deviendront le centre d’impulsion d’un développement autocentré, garant d’une plus grande équité sociale.