
Dans un contexte économique marqué par des tensions budgétaires, le gouvernement sénégalais entend révolutionner la gestion de la commande publique, estimée à près de 3 000 milliards de francs CFA, soit une part significative du budget national. C’est pourquoi, l’annonce de la création d’une agence de centralisation des achats vient s’inscrire dans une volonté d’optimisation et d’efficience des dépenses publiques et apparaît comme une solution stratégique.
En échos à cette perspective très claire tracée par les autorités pour la mise en place centrale d’achat, le Directeur général argumente : « c’est l’instrument de rationalisation aujourd’hui le plus important qui a été défini. Ça permettra d’éviter que les administrations, en rangs dispersés, procèdent à des acquisitions qui sont presque identiques ».
Selon le Dr Moustapha DJITTE « le cadre juridique applicable à la commande publique regorge de mécanismes incitatifs, mais qui pour la plupart ne sont pas opérationnels. Donc on est en train de réfléchir pour voir comment aller vers la mise en place de ce qu’on appelle le répertoire du secteur privé. Cet outil nous permettra d’identifier tous les opérateurs du secteur privé qui participent à la mise en œuvre de la commande publique. Après leur identification, on procédera à leur classement par secteur d’activité. Une fois le classement fait, des concertations larges, ouvertes et fécondes seront engagées avec les représentants du secteur privé pour, in fine, identifier leurs difficultés, leurs contraintes et apporter par ricochet un certain nombre de palliatifs. L’objectif final est d’accroître la participation des entreprises locales aux projets publics, notamment via des partenariats public-privé (PPP) ; de favoriser l’économie d’échelle tout en garantissant un accès équitable aux marchés publics et de rationaliser les agences de soutien au secteur privé, dont les missions se chevauchent souvent.
L’agence de centralisation des achats incarne une transformation majeure de la gouvernance publique. Elle promet non seulement de réduire les dépenses, mais aussi de rendre la commande publique plus transparente et accessible. Cette réforme pourrait, si elle est bien menée, constituer un tournant décisif pour la modernisation de l’administration sénégalaise et le renforcement de l’économie nationale.
Dans le cadre de la Vision Sénégal 2050, la commande publique est perçue comme un levier clé pour dynamiser le secteur privé national. Elle représente une opportunité unique pour stimuler la croissance économique et créer des emplois.