
Le Dr Moustapha DJITTE s’est exprimé ce jeudi 10 avril 2025 à l’occasion de la réunion du Comité de gouvernance du numérique (GouvNum), tenue dans les locaux du ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, au building administratif. Cette rencontre faisait suite à l’adoption du Décret n° 2025-383 du 4 mars 2025, instituant officiellement le GouvNum, organe stratégique dans lequel siège l’ARCOP. Elle a permis d’aborder plusieurs enjeux majeurs, notamment les problématiques liées aux marchés publics dans le domaine du numérique et la question de la centralisation des achats d’équipements informatiques au sein de l’administration.
Interpellé sur les procédures d’acquisition de biens et services dans le secteur numérique, le Directeur Général de l’ARCOP, Dr Moustapha DJITTE, a tenu à rappeler que le rôle du régulateur est d’accompagner l’innovation, non de l’entraver. Il a souligné que la commande publique doit être agile, adaptée, et pensée comme un levier, non comme une contrainte : « À l’ère de la transformation numérique portée par la stratégie New Deal Technologie, il est essentiel de rappeler que l’ARCOP est là pour accompagner, orienter et garantir la bonne exécution des projets, en particulier ceux liés au numérique. Nous devons éviter de voir la procédure comme un frein : elle est conçue pour encadrer, sécuriser et rendre possibles les ambitions de notre pays. »

Poursuivant son propos, Dr DJITTE a insisté sur la spécificité des projets numériques, souvent innovants, complexes et parfois inédits dans notre cadre juridique actuel. À ce titre, l’ARCOP joue un rôle essentiel dans l’adaptation des mécanismes de commande publique à ces réalités. « Le Code des marchés publics, grâce à sa souplesse, offre des solutions à travers des dispositifs prévus pour des cas d’urgence, des opérations confidentielles, des délégations ou encore des partenariats public-privé. Ces outils permettent d’aligner les procédures aux exigences spécifiques de chaque projet », déclare Moustapha DJITTE.
Dans cette dynamique, le DG de l’ARCOP a évoqué la capacité d’intervention proactive de son institution : « Face aux projets atypiques ou complexes, même en l’absence de réponses explicites dans les textes, le régulateur peut proposer des ajustements pour garantir équité et efficacité. Nous ne sommes pas là pour sanctionner, mais pour apporter des solutions. Il faut éviter une lecture rigide du cadre réglementaire. Chaque projet a ses particularités. C’est pourquoi il est indispensable de mobiliser, dès la phase préparatoire, les compétences juridiques, techniques et financières afin de construire la procédure la plus adaptée. C’est cela notre cœur de métier ».

S’inspirant d’expériences étrangères, Dr DJITTE a également évoqué les possibilités offertes par les partenariats public-privé dans la mise en œuvre de solutions numériques innovantes, notamment dans la formalisation et la fiscalisation de secteurs informels. Il a toutefois précisé que « l’objectif n’est pas de reproduire des modèles, mais de les adapter intelligemment à nos réalités nationales ».
Dans une approche tournée vers l’anticipation, le DG de l’ARCOP a insisté sur l’importance du travail en amont. A son avis, l’ARCOP ne doit « pas attendre que les administrations se retrouvent dans l’impasse. Agir en amont, c’est gagner du temps, optimiser les ressources et surtout garantir la réussite des projets structurants, en particulier ceux relevant des trois axes de la stratégie GouvNum : la souveraineté numérique, la digitalisation des services publics et le développement des pôles numériques ».
Avant d’inviter les parties prenantes à l’organisation d’un atelier pour une meilleure compréhension du rôle de chaque structure à son niveau de responsabilité, Dr DJITTE a réaffirmé la vision de l’ARCOP consistant à accompagner la transformation, sécuriser les projets et faire en sorte que la commande publique soit un catalyseur du progrès, au service d’un Sénégal numérique ».

Pour rappel, la New Deal Technologie, lancée il y a un mois, constitue la nouvelle stratégie numérique de l’État du Sénégal. Elle ambitionne de replacer le numérique au centre des priorités politiques, avec pour objectif de faire du Sénégal une société numérique à l’horizon 2050. Elle s’articule autour de trois axes majeurs. Il s’agit de la souveraineté numérique, de la digitalisation des services publics et du développement des pôles numériques.







