
En marge de l’atelier de dissémination de l’Indice des Coûts des Bâtiments et Travaux Publics (IBTP), le Directeur général de l’Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP), le Dr Moustapha DJITTE, a salué une étape déterminante dans la gestion efficiente des marchés publics au Sénégal. Il a exprimé sa reconnaissance au Directeur général de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), initiatrice de l’indice, pour la mise à disposition d’un outil fiable et objectif destiné à mieux encadrer les prix pratiqués dans la commande publique. « Pendant longtemps, il manquait un référentiel fiable pour ajuster les prix dans un contexte économique évolutif. Aujourd’hui, grâce à l’IBTP, cette lacune est comblée », a déclaré le DG de l’ARCOP.
Le Dr DJITTE a rappelé que les marchés publics tournent essentiellement autour des prix, qui mobilisent des ressources publiques importantes. Or, dans bien des cas, l’écart entre la contractualisation et le démarrage effectif de l’exécution des marchés rend les prix initiaux inadaptés. Cette situation engendrait des conflits entre les parties, en l’absence d’un cadre formel de révision ou d’actualisation des prix. « Désormais, nous disposons d’un indice officiellement reconnu, permettant d’actualiser ou de réviser les prix de manière transparente et objective. C’est une avancée remarquable pour nous, régulateurs », a-t-il insisté.

Répondant à une question sur la capacité de l’ARCOP à lutter contre la surfacturation, le DG a affirmé que l’adoption de l’IBTP constitue un pas important dans cette direction. Il a également annoncé l’ouverture d’un nouveau chantier : l’élaboration d’un référentiel des prix pour permettre à l’administration de mieux apprécier la conformité des offres reçues lors des appels d’offres. « Avec ce référentiel, l’administration pourra évaluer si les prix proposés sont en adéquation avec la réalité économique. C’est un outil de transparence et de bonne gouvernance », a-t-il souligné.
Dr DJITTE a affirmé qu’il est désormais hors de question que les opérateurs imposent des indices non officiels aux autorités contractantes. À l’avenir, les dossiers d’appel d’offres devront inclure une clause rendant obligatoire l’utilisation de l’indice IBTP publié par l’ANSD. « On met de l’ordre dans la révision et l’actualisation des prix. Cet indice devient la norme de référence à laquelle toutes les parties doivent se conformer », explique Dr DJITTE.

Interrogé sur la prise en compte des entreprises de l’espace UEMOA dans les marchés publics sénégalais, le DG a rappelé que le Sénégal, en tant que pionnier dans la régulation de la commande publique, entend jouer un rôle moteur. Il a proposé au Directeur général de l’ANSD de réfléchir à une extension régionale de l’IBTP, afin de favoriser une harmonisation des pratiques dans l’espace communautaire. Il conclut : « le Sénégal est une référence en matière de commande publique. Nous recevons chaque semaine des délégations africaines qui viennent s’inspirer de notre modèle. Si nous parvenons à étendre cet indice à d’autres pays de l’UEMOA, nous aurons franchi une nouvelle étape vers l’intégration régionale ».