FIN FIDIC DAKAR 2e EDITION : L’atelier international plaide pour une meilleure professionnalisation des acteurs

FIN FIDIC DAKAR 2e EDITION : L’atelier international plaide pour une meilleure professionnalisation des acteurs

L’atelier international sur la gestion des contrats FIDIC s’est achevé la semaine dernière (25 mai) à Dakar, marquant une nouvelle étape dans les efforts de professionnalisation des acteurs de la commande publique en Afrique. Organisé par l’Autorité de régulation de la commande publique (ARCOP) et la Banque mondiale, cet événement a réuni des experts et praticiens venus de plusieurs pays de la sous-région.

Créé en 2012, l’IRCOP, centre de formation qui a abrité la rencontre, s’est donné pour mission de renforcer les capacités des professionnels de la commande publique. Lors de la cérémonie de clôture, le représentant de la Banque mondiale, M. Laurent Mehdi BRITO, a souligné que la passation des marchés ne se limite pas à la signature des contrats, estimant que l’exécution des marchés, notamment ceux liés aux travaux publics, constitue une phase décisive, avec des enjeux majeurs pour les populations. Pour la Directrice de la formation et de l’appui technique (DFAT) de l’ARCOP, Mme Poulméry BA NIANG, « ce sont les contrats de travaux qui ont le plus d’impact direct sur les communautés. Or, ces contrats reposent sur des principes techniques très précis, d’où la nécessité de formations spécialisées comme celle-ci ».

Cette deuxième édition de la formation dédiée aux contrats de type FIDIC Livre Rouge a été marquée par une ouverture plus large aux professionnels de la sous-région. Une orientation saluée par les participants, venus du Sénégal mais aussi de pays voisins, et qui ont bénéficié d’un plateau pédagogique d’excellence. Parmi les thèmes abordés figuraient la gestion des imprévus, les avenants contractuels, les prolongations de délais, ou encore les mécanismes de règlement des différends – autant d’aspects essentiels dans l’exécution de projets complexes.

Grande nouveauté cette année : l’introduction d’un « plan de retour », demandant aux participants de réfléchir à l’application immédiate de leurs acquis dans leurs administrations ou entreprises. L’objectif selon M. BRITO est d’éviter que les connaissances acquises ne restent lettre morte et s’assurer d’un véritable changement de pratiques sur le terrain. « Nous avons voulu aller au-delà de la formation académique, en encourageant les participants à s’interroger sur la manière dont ils peuvent influencer leur équipe à leur retour », le représentant de la Banque mondiale.

Les échanges ont été riches et parfois vifs, notamment autour de certaines confusions fréquentes, comme la validité des contrats ou la nécessité de formaliser les ajustements par avenant. Ces confrontations entre théorie et pratique ont permis d’identifier des pistes d’amélioration, tout en harmonisant les compréhensions autour des bonnes pratiques contractuelles.

Bien que la formation cible principalement les projets financés par la Banque mondiale, les organisateurs ont reconnu la forte demande émanant du secteur du bâtiment et des travaux publics, notamment pour les projets portés par des acteurs locaux. Des perspectives de partenariat avec des associations professionnelles, des entreprises privées, ou encore des organisations de la société civile ont été évoquées pour étendre l’impact de ces sessions à l’ensemble de l’écosystème de la commande publique. « Il ne s’agit pas seulement de diffuser les bonnes pratiques dans les projets financés par les bailleurs. Il faut aussi accompagner le secteur privé local, qui joue un rôle essentiel dans la mise en œuvre des infrastructures », admet Mehdi BRITO.

Les participants n’ont pas manqué d’exprimer leur satisfaction. La qualité de l’enseignement, la méthodologie employée et la pertinence des thématiques ont été unanimement saluées. « Le formateur a dépassé nos attentes. Ce que j’ai particulièrement retenu, ce sont les mécanismes de règlement des différends, très utiles pour nos projets autochtones », a témoigné une participante du Bénin. Un autre, venu du Togo et issu du secteur des énergies renouvelables, a insisté sur l’apport de la formation en matière de rédaction des clauses de résiliation dans les contrats de concession ou de convention.

Au-delà de l’aspect technique, l’atelier a aussi été vu comme un levier d’intégration régionale. En réunissant des experts de plusieurs pays autour de problématiques communes, il contribue à l’harmonisation des pratiques et à la construction d’un socle professionnel partagé. « Mettre en commun nos expériences, échanger sur les bonnes et mauvaises pratiques, c’est une manière de consolider notre vision du développement ».