Le Directeur général de l’ARCOP a fait le point sur l’état d’avancement des travaux relatifs à la plateforme en phase de finalisation. C’était à la faveur de la visite d’une délégation de la Banque mondiale au siège de l’organe de régulation, pour discuter, dans le cadre du programme PforR, des canevas pour l’élaboration de la note de réforme liée à l’outil e-procurement. Occasion saisie par le Dr Moustapha DJITTE, qui a rappelé que cette initiative s’inscrivait dans le cadre du New Deal Technologique, un projet lancé récemment par le gouvernement et piloté par le Ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, avec pour objectif de coordonner l’ensemble des efforts de digitalisation des administrations afin de garantir une cohérence et une efficacité accrues dans la mise en œuvre des politiques publiques.
Conçue de manière modulaire pour la dématérialisation, la nouvelle plateforme couvre tout le cycle de la commande publique, de la planification jusqu’à l’audit, explique le Dr DJITTE. Elle permet aux entreprises de consulter les appels d’offres, de récupérer les dossiers et de soumettre leurs offres en ligne, a ajouté le DG de l’ARCOP, précisant que les « administrations, de leur côté, pourront planifier et publier leurs procédures, renforçant ainsi la transparence et l’efficacité du système ».
L’un des aspects les plus innovants de cette plateforme réside dans son orientation Data Driven, qui repose sur une approche consistant à prendre des décisions stratégiques à partir de l’analyse et de l’interprétation des données. Grâce à la centralisation des informations, il sera désormais possible de produire des statistiques fiables et des indicateurs pertinents. Par exemple, le système pourra identifier le taux de participation des entreprises dirigées par des femmes, une première dans la gouvernance publique nationale.
La construction de la plateforme de dématérialisation des procédures de la commande publique, pilotée par l’ARCOP, est le fruit d’un travail collectif mené en étroite collaboration avec des institutions telles que la DCMP, la SENUM, la DTAI, le PCBRF, des structures de la phase pilote (candidats, banques, assurances, AC), ainsi qu’avec l’accompagnement technique du cabinet 2SI. Toutes ces structures sont membres du comité de pilotage, qui a supervisé les différentes phases du développement, en veillant à la prise en compte des contraintes techniques et réglementaires.
La phase expérimentale débutera avec un nombre limité d’administrations pilotes et d’opérateurs économiques. Cette période d’essai, prévue pour durer six mois selon Moustapha DJITTE, permettra d’identifier les éventuelles failles du système, avec le soutien d’un comité de suivi technique.
Parallèlement, de nouveaux modules seront développés, portant sur l’évaluation, le suivi des contrats, l’audit ou encore la formation. La perspective est d’intégrer à terme l’ensemble du cycle de la commande publique.
La généralisation de l’utilisation de la plateforme est prévue pour début 2026. Les administrations seront progressivement intégrées par vagues, de même que les différentes procédures de passation des marchés publics. La décision de rendre la plateforme obligatoire ou facultative interviendra après une évaluation de la phase pilote.
Déjà saluée par des experts, Moustapha DJITTE a révélé que la plateforme a même été jugée plus performante par un cabinet français venu proposer une solution concurrente.