DONNER TOUTE SA CHANCE AU PRIVÉ NATIONAL DANS LA COMMANDE PUBLIQUE : Un tournant espéré par le Syndicat national des entreprises du bâtiment et des travaux publics du Sénégal

DONNER TOUTE SA CHANCE AU PRIVÉ NATIONAL DANS LA COMMANDE PUBLIQUE : Un tournant espéré par le Syndicat national des entreprises du bâtiment et des travaux publics du Sénégal

Le président du Syndicat national des entreprises du bâtiment et des travaux publics, M. Abdelkader Ndiaye, également vice-président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar, était à la tête d’une délégation qui a eu une séance de travail avec le Directeur général de l’ARCOP, le Dr Moustapha DJITTE et ses collaborateurs, le vendredi 25 avril 2025. Cette rencontre a permis de faire le point sur les difficultés d’accès aux marchés publics rencontrées par les entreprises nationales, notamment dans le cadre des partenariats public privé (PPP).

À l’ordre du jour figuraient plusieurs problématiques majeures, parmi lesquelles les barrières à l’entrée pour les PME sénégalaises, les procédures d’agrément des bureaux d’études, et la faible représentativité du secteur privé local dans les grands contrats publics. M. Ndiaye a salué les efforts en cours de l’ARCOP pour encadrer l’agrément des bureaux d’études, en lien avec les laboratoires et les donneurs d’ordres, tout en insistant sur la nécessité d’une structuration plus rigoureuse du secteur.

Selon lui, près de 70 % de la commande publique, en valeur, échappe encore aux entreprises nationales. Une situation qu’il juge préoccupante et imputable à des critères d’éligibilité parfois inadaptés ou trop exigeants, mais aussi à un manque d’accès à l’information stratégique. Il appelle à une réforme réglementaire profonde et à un meilleur accompagnement de l’État.

Sur les PPP, M. Ndiaye a dénoncé le caractère inaccessible des offres spontanées en raison de seuils financiers trop élevés (jusqu’à 50 milliards FCFA), plaidant pour le développement de partenariats de plus petite envergure, mieux adaptés aux capacités du tissu entrepreneurial national.

Par ailleurs, il a reconnu certaines faiblesses internes au secteur privé, telles qu’une dispersion des forces et un manque d’organisation, qui limitent la capacité de mobilisation financière. À cet effet, des consortiums portés par des entreprises majeures sont en cours de structuration, avec des rencontres prévues avec les autorités dès le mois de mai pour présenter des projets dans des secteurs prioritaires comme le logement, les infrastructures ou la relance ferroviaire.

Enfin, M. Ndiaye a exhorté l’administration à jouer un rôle plus équitable, regrettant les faveurs accordées aux entreprises étrangères dans l’attribution de certains marchés, parfois au détriment de la transparence et de la souveraineté économique.

Un atelier est annoncé pour la fin mai afin de poursuivre les échanges et approfondir les discussions sur les réformes attendues dans le domaine des PPP.