Alors que Dakar est très en avance dans sa quête d’un modèle le plus approprié pour procéder à la dématérialisation intégrale des procédures de passation de la commande publique, tenant compte des nouvelles problématiques du secteur, Brazzaville veut s’inspirer de l’existant pour espérer un début de mise en œuvre de ce concept devenu un impératif et est juridiquement consacré par les textes communautaires et nationaux.
C’est ainsi que l’Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP) du Sénégal, la Direction centrale des marchés publics et le cabinet 2SI qui accompagne l’ARCOP dans la conception d’une plateforme dédiée, ont accueilli ce vendredi 16 aout 2024, une délégation du Congo pour une mission d’imprégnation et de partage d’expériences en matière de dématérialisation des marchés publics. L’équipe constituée de cinq (5) membres était conduite par M. Gavinet Duclair Makaya Baku-Bumb, Directeur de l’Information et de l’Assistance à la Direction générale du Contrôle des marchés publics. Après avoir magnifié le chemin parcouru par le Sénégal, le Chef de la déclaration a déclaré que le Congo était « venu pour apprendre ».
En effet, le Sénégal est pionnier en Afrique dans la dématérialisation des procédures de passations de marchés avec d’abord le SYGMAP. Mais ses fonctionnalités sont devenues obsolètes par rapport aux nouveaux défis et aux nouvelles exigences internationales en matière de dématérialisation. C’est ainsi que l’ARMP devenue ARCOP, a initié le projet KERMEL qui est venu avec l’ambition de combler les insuffisances et l’obsolescence du SYGMAP. Avec KERMEL, la soumission électronique était devenue une réalité. Mais la plateforme ne prend en charge que les Demandes de Renseignement et de Prix (DRP).
C’est pour mieux conformer le principe de transparence à travers la traçabilité des opérations et dans le souci d’une plus grande maîtrise des informations, que l’ARCOP et les autres partenaires que sont la DCMP, l’UNAPPP, la DTAI, SENUM, des autorités contractantes et la société civile, dans une approche inclusive et dynamique soutenue par la banque mondiale, s’apprête à lancer une nouvelle plateforme. L’autorité de régulation a très vite compris que la dématérialisation constituait un enjeu stratégique et un outil d’aide à la prise de décision. Elle a l’ambition de permettre au pouvoir public de mieux orienter leurs priorités en termes d’intervention, grâce aux statistiques fiables générées et qui constituent des sources de renseignement fiables.
Ce chemin parcouru par le Sénégal a convaincu le Congo qui veut moderniser son administration et plus spécifiquement son système de passation des marchés publics. M. Gavinet Duclair Makaya Baku-Bumb a reconnu l’inexistence de la dématérialisation dans son pays qui a adopté le budget programme. Dans cette perspective, il bénéficie du soutien de la Banque mondiale via le programme ‘’accélérer la gouvernance institutionnelle er les réformes pour un fonctionnement durable des services ‘’ (PAGIR).
Prenant la parole, le Directeur général de l’ARCOP, M. Saer Niang, a exprimé toute sa fierté de recevoir une équipe du Congo. C’est un honneur pour le Sénégal, a dit M. Niang pour qui, cette mission représente aussi un renforcement de la coopération sud-sud. Après avoir fait une revue du processus qui a conduit à l’étape où en est le Sénégal aujourd’hui, le DG de l’ARCOP a déclaré, avec beaucoup d’enthousiasme, que « le système sénégalais avait fini de convaincre et le lancement officiel de la plateforme est pour bientôt ».
Après les discours, l’équipe projet de la dématérialisation intégrale portée par la Direction de la statistique et de la documentation (DSD) de l’ARCOP, s’est livrée à une présentation exhaustive et à une démonstration et interactive du processus de dématérialisation au Sénégal, évoquant l’état des lieux, les innovations, le contexte de mis en œuvre, les fondements juridiques et de la conduite du changement.
L’étape de Dakar fait partie du périple qui a mené la mission du Congo à Abidjan. Il prendra fin à Tunis. Elle espère que les retours d’expériences permettront « d’éclairer la hiérarchie sur les décisions à prendre pour mettre en œuvre le processus de dématérialisation ».
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