Le Directeur général de l’Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP) a salué, à l’occasion de la cérémonie de remise des diplômes aux auditeurs du Master management et regulation mis en place par l’institution, en partenariat avec l’ENA et l’UCAD, les progrès réalisés par le Sénégal depuis l’entrée en vigueur de la réforme des marchés publics en 2008.
C’est un discours aux allures de bilan. Face aux sortants du Master management et régulation des marchés publics, le Directeur général de l’Autorité de Régulation de la Commande Publique est largement revenu sur les avancées importantes réalisées par le Sénégal depuis l’avènement de la grande réforme des marchés publics en 2008.
Avant, rappelle Saër Niang, près de 80 % des marchés publics étaient régulièrement passés par entente directe sans contrôle a priori, avec toutes les conséquences qui vont avec. ‘’Les coûts étaient extrêmement élevés; les travaux de moindre qualité; les délais extrêmement longs. Et peu d’entreprises remportaient des marchés. On connaissait, a priori, dans chaque structure, quelles sont les entreprises prédisposées à remporter les marchés’’, souligne le DG de l’ARCOP.
À l’en croire, cette réalité a beaucoup changé. Aujourd’hui, se réjouit M. Niang, le volume des marchés a considérablement augmenté, passant de 700 milliards F CFA environ avant la réforme à entre 2 500 et 3 000 milliards F CFA aujourd’hui. ‘’Les coûts des prestations et des marchés, soutient-il, ne cessent de baisser ; les délais sont raccourcis…
De plus, les autorités contractantes qui se plaignaient beaucoup des lourdeurs ne font plus de récriminations contre le Code. Et les taux d’absorption des crédits sont très importants’’. Toujours plongé dans ses statistiques, M. Niang précise: ‘’Entre 2009 et 2014, le taux d’absorption des crédits était inférieur à 55 %.
Depuis 2017, ce taux est évalué entre 95 et 100 %, en plus des délais qui sont raccourcis et d’une plus grande qualité dans l’exécution des marchés’’. Résultat, constate-t-il, la presse ne s’intéresse plus aux rapports de l’ARCOP comme avant. ‘’À chaque fois qu’on faisait des restitutions, le lendemain, toute la presse ne parlait que de ça, parce qu’il y avait beaucoup de défaillance. Aujourd’hui, on fait les mêmes restitutions, mais il y a très peu de journalistes qui s’en intéressent. Parce qu’il n’y a plus de dérives constatées dans la mise en œuvre des marchés publics’’, justifie-t-il. C’est pourquoi les journalistes ne s’intéressent plus aux rapports comme avant Si ces pas importants ont pu être réalisés, selon le Directeur général de l’ARCOP, c’est aussi parce qu’il y a un grand engagement des plus hautes autorités du pays, à commencer par le président de la République qui avait lui-même présidé toutes les réunions organisées pour la préparation de la loi-cadre sur le partenariat public-privé. Dans tous les pays du monde, informe par ailleurs le DG de l’ARCOP, l’État est le premier et le plus grand acheteur.
Les États, ajoute-t-il, consacrent des sommes extrêmement importantes pour l’acquisition des produits dans les marchés de travaux, de prestations intellectuelles et dans les marchés de fourniture de services. ‘’À travers le monde, semble-t-il, les États consacrent entre 15 et 20 % de leur PIB dans l’exécution des programmes de commande publique’’, a-t-il souligné pour mettre en exergue l’importance des marchés publics.
Dans le cas du Sénégal, magnifie patron de l’ex-ARMP, les autorités chargées de la commande publique ont dès le départ misé sur la formation et la professionnalisation pour relever le défi de la transparence et de l’efficacité dans le secteur. ‘’Nous avons dès le départ mis en place un vaste chantier de renforcement des capacités de tous les acteurs: les autorités contractantes, les entreprises, mais aussi la société civile. Nous avions pris l’option de faire des marchés publics un métier. Nous avons réussi depuis quelque temps à faire en sorte que seuls des spécialistes peuvent exercer le métier de responsable des cellules de passation des marchés. Avant, il n’y avait pas de diplômes en matière de marchés publics. Aujourd’hui, nous délivrons des diplômes reconnus sur le plan international’’, s’est félicité Saër Niang à l’occasion de la remise de diplômes à près de 70 auditeurs du Master en management et régulation des marchés publics mis en place par l’ARCOP en partenariat avec l’ENA et l’UCAD.
Source : enquête du samedi 13 janvier 2024 page 3