Dans le cadre de la visite de la délégation de l’ARMP de RCA, le Directeur général de l’ARCOP, le Dr Moustapha Djitté, a tenu à ce que ces hôtes puissent visiter certaines entités qui mettent en œuvre des projets et programmes structurants, tenant compte des nouvelles dynamiques de la commande publique au niveau national et international. L’Agence d’Exécution des Travaux d’Intérêt Public contre le sous-emploi (AGETIP), fait partie de celles-là. Elle a été créée en 1989 par l’Etat du Sénégal « avec l’appui et l’encouragement des partenaires au développement traditionnel, au nombre desquels figure la Banque mondiale ». Le Sénégal détient, à travers l’AGETIP, la première initiative en Afrique à externaliser la commande publique à une agence autonome, un modèle révolutionnaire pour l’époque.
Le Directeur Général de l’AGETIP, Elhaji Malick Gueye, a accueilli chaleureusement la délégation centrafricaine, soulignant l’importance des échanges interrégionaux et revenant sur les conditions de création de l’AGETIP et surtout sa pertinence et ses performances qui ont « inspiré la mise en place de structures similaires dans 17 autres pays africains dont la Centrafrique, réunis sous le réseau AFRICATIP », réseau qu’il a l’honneur de diriger depuis 2019 et est même temps Président des associations des AGETIP d’Afrique. Il a ajouté que « l’AGETIP s’ auto finance sans subvention étatique grâce à une gestion proactive ». L’accent, selon le patron de la structure, est mis « sur la passation des marchés, un domaine perçu comme un défi permanent en matière de gouvernance et de transparence ». Il insiste : « c’est un éternel défi, la passation des marchés, la bonne gouvernance, la transparence, c’est une quête perpétuelle ». En rappelant l’objectif de la rencontre, M. Gaye dira qu’il s’agit de partager les bonnes pratiques et apprendre mutuellement parce que à son avis, « bien que la délégation centrafricaine soit venue s’inspirer du modèle sénégalais, l’AGETIP espère aussi tirer des enseignements de cet échange ».
Son rôle central consiste en la création d’emplois et à la lutte contre la pauvreté, contextes accentués par les ajustements structurels des années 1980. Les innovations en matière de financement sont au cœur de ces projets, illustrant une volonté de pérenniser les initiatives. Elle dispose d’une vision claire et d’un plan stratégique pour répondre aux mutations sociales et économiques et renforcer les capacités locales tout en contribuant au développement national.
Après son discours introductif et après avoir souhaité la bienvenue à l’ARMP de RCA, Elhaj Mali Gueye a donné la parole à ses collaborateurs pour une présentation de l’AGETIP. M. Niang, Directeur du développement a présenté les objectifs et missions de l’AGETIP. Nous retiendrons, entre autres points, que l’AGETIP s’appuie sur un maillage territorial pour être proche des 600 collectivités territoriales, agissant comme maître d’ouvrage délégué pour l’État et les collectivités locales, dans une démarche de proximité et d’appropriation locale. Ce besoin est renforcé par les exigences croissantes des nouveaux exécutifs locaux. Des réformes sont aussi en cours, notamment dans le domaine de la gestion du marché de l’eau. Ces réformes visent à moderniser et améliorer les pratiques de gouvernance après des périodes de crise. Les projets à haute intensité de main-d’œuvre (HIMO) sont privilégiés, participant ainsi à transformer les projets temporaires en opportunités d’emploi durable grâce à l’auto-emploi, la formation et le renforcement des capacités et la création marchée locaux.
Les projets réalisés comportent des exemples d’infrastructures comme les hôtels de ville qui constituent, à leurs yeux, le symbole de la souveraineté locale ; la route du technopôle, un projet complexe qui permet de relier le centre-ville aux banlieues, tout en servant plusieurs communes. Les projets qui ont un impact social portent sur la construction d’infrastructures de base (écoles, centre de santé) ; la création d’emplois temporaires pour répondre aux besoins urgents tout en maintenant la transparence et la traçabilité des projets.
Au sein de l’AGETIP, révèle M. El Hadji Malick Gaye, avec des exemples à l’appui, la réflexion est proactive pour s’adapter aux mutations économiques et sociales et maintenir l’autonomie financière en délivrant des résultats de qualité.
La délégation centrafricaine a exprimé sa profonde reconnaissance pour l’accueil chaleureux et espère tirer des enseignements pratiques pour renforcer ses capacités. Le chef de mission s’est dit impressionné par l’expertise et le professionnalisme de AGETIP, notamment sa capacité à créer des outils de développement à partir d’une planification maîtrisée. Il a félicité le Directeur Général pour sa vision et sa capacité d’anticipation.
Des discussions ont ensuite porté sur les expériences respectives dans le domaine des marchés publics et sur le rôle crucial des agences d’exécution dans le développement économique et social.
Ce moment d’échanges fructueux marque une étape importante dans le renforcement des liens de coopération entre les deux institutions et ouvre la voie à des partenariats futurs pour relever ensemble les défis du développement.
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