La délégation comprend sept (7) hauts fonctionnaires de l’Etat gabonais conduite par le Secrétaire permanent de l’Agence de régulation des Marchés publics du Gabon, M. Cyr Symphorien Moukaga, nommé il y a quatre (4) mois. Cette visite d’immersion d’une semaine entre dans le cadre d’une longue tradition instaurée par le Directeur général de l’ARCOP, M. Saer Niang, consistant à mettre en œuvre des initiatives innovantes et pérennes qui ont pour finalité le renforcement de la coopération sud-sud et entre structures de régulation du continent. La délégation gabonaise compte mettre à profit cette visite pour s’inspirer du modèle sénégalais sur des aspects portant sur le règlement de différends, les offres de formation pour atteindre la professionnalisation, les stratégies mises en œuvre pour renforcer l’autonomie de l’autorité de régulation, de l’état de mise œuvre des procédures de dématérialisation des marchés publics, de la gestion des rapports périodiques et de l’aspect communication notamment.
Au moment où le Gabon entame de profondes réformes dans beaucoup de secteurs, plus spécifiquement dans celui de la commande publique, les autorités de la transition n’ont pas hésité à porter leur choix sur le Sénégal : « nous sommes venus parce que nous sommes une jeune entité. En vérité l’Agence de régulation des marchés du Gabon n’existe que depuis 9 ans, avec 4 années de mise en œuvre effective consécutive à la séparation de la Direction générale des marchés publics des organes de contrôle, de passation et de régulation pour être conforme aux standards internationaux. L’ARCOP du Sénégal a une très bonne notoriété, on nous a fortement conseillé de venir à vos côtés pour apprendre, surtout pour la mise en place d’un comité de règlement des différends (CRD) », a déclaré le secrétaire permanent de l’ARMP du Gabon.
Actuellement, l’ARMP du Gabon fonctionne grâce à une subvention de l’Etat, révèle Cyr Moukaga. Or dira-t-il, « nous aspirons à une totale autonomie, avec l’instauration d’une redevance qui nous permettra de disposer de plus de ressources ».
Dans sa réponse, le Directeur général de l’ARCOP s’est d’abord réjoui de cette visite et a félicité l’Etat du Gabon pour ces récentes initiatives qui concourent à faire de la commande publique, au delà d un simple slogan, un véritable instrument de développement durable. Saer Niang aussi a évoqué l’existence d’un cadre d’échanges et de discussions au niveau africain, en l’occurrence le Réseau africain de la commande publique (RACOP), qui permet d’apprendre les uns des autres, un échange de bonnes pratiques pour une meilleure appropriation des fondamentaux de la commande publique, en termes de transparence, d’efficacité, de dynamisme, d’une amélioration des procédures de passation des marchés. Ces échanges ont abouti à la création d’organes de régulation de la commande publique dans nombre de pays africains avec un impact social et économique réel dans la vie des populations au quotidien.
M. Niang a tenu a rappeler à ces hôtes que « dans la commande publique, il faut savoir définir les priorités et engager les procédures de passation de marché pour in fine, installer un environnement de transparence et de confiance qui garantissent moins de risques et minimisent les spéculations. Tous ces éléments, consubstantiels à la confiance, rassurent les investisseurs, les fournisseurs de façon générale, l’ennemi de l’investisseur, c’est l’incertitude, l’absence de visibilité ». Il n’y a pas de recette miracle, de l’avis du Directeur général de l’ARCOP : « il faut renforcer la professionnalisation dans la commande publique »
La délégation gabonaise séjournera au Sénégal jusqu’au 4 juillet prochain. Elle aura des séances de travail avec les différentes directions de l’ARCOP et la Direction centrale des marchés publics (DCMP).